vendredi 31 juillet 2020

Le coup d’éclat de Tigran Petrosian

Par Oliver

Une partie menée de main de maître du début à la fin, ponctuée d’un coup de tonnerre final sur l’échiquier… La 10ème partie du championnat du monde d’échecs de 1966, remportée par Tigran Petrossian contre Boris Spassky relève des parties dites « remarquables ». Des parties notées pour leur finesse et leur beauté, et gravées à jamais dans l’histoire des échecs, à l’instar des parties « immortelles » du 19ème siècle.

Retour sur cette partie (Défense est-indienne), dans laquelle Tigran « le Tigre » Petrossian (qui a les Blancs) est au sommet de son art…

Match Petrosian-Spassky : Moscou, 1966

« Je suis profondément convaincu que les échecs, bien qu’ils restent un jeu, n’ont rien à voir avec le hasard. C’est mon credo. J’apprécie uniquement les parties dans lesquelles j’ai joué conformément aux exigences de la position. Je ne crois qu’à la logique et à la correction du jeu. »,
Tigran Petrossian

Position après 28…Ta7. Les Blancs concluent la partie par 29.Fxf7+ Txf7 30.Dh8+ !! 1-0. Boris Spassky abandonne

Position finale après 30.Dh8+ !! 1-0. Venant de la case b2, la dame de Petrossian a traversé la diagonale pour se sacrifier en h8. Ce sacrifice ne peut pas être refusé par les Noirs. Et au coup suivant, le cavalier fera une fourchette royale (entre le roi et la dame) : Cxf7+

Le championnat du monde de 1966 

Le match se joua en 24 parties, à Moscou (9 avril – 9 juin 1966). Cadence : 40 coups en 2h30. Arbitre : A. O’Kelly (Belgique). T.Petrossian menait 2-0 après la 10ème partie. Mais B.Spassky revint dans le match. Petrosian l’emportant finalement d’un point (+4 -3 = 17).

Tigran Petrossian était devenu champion du monde en 1963, en battant le champion en titre Mikhail Botvinnik, le père de l’école soviétique des échecs. Boris Spassky (né en 1937) avait successivement battu -de façon convaincante- Keres (6-4), Geller (5,5-2,5) et Tal (7-4) pour accéder se qualifier pour le championnat du monde de 1966.

"Шахматы - Матч на первенство мира" : Boris Spassky devant une affiche du match.

En 1969, Petrossian et Spassky se rencontrent à nouveau pour le titre de champion du monde. Cette fois, Spassky l’emporte 12,5-10,5. Boris Spassky devient alors le 10ème champion du monde.

Tigran « Le Tigre » Petrosian, 9ème champion du monde d’échecs.

Tigran Petrossian (1929-1984, Arménie, URSS) fut le 9ème champion du monde d’échecs (1963-1969). Il est réputé pour son style positionnel et son art de la prophylaxie, mais aussi pour ses sacrifices de qualité positionnels.
Il a beaucoup étudié les théories d’Aaron Nimzowitsch (1886-1936, Lettonie), l’un des fondateurs de l’école hypermoderne des échecs (avec Richard Réti et d’autres). L’école hypermoderne s’opposant à l’école classique développée par Steinitz, puis Tarrasch notamment.

Pour en savoir plus 

- Site avec l’ensemble des parties du match (en anglais)
https://www.chessgames.com/perl/chess.pl?tid=54395
(Parties recommandées : N°07, N°10 & N°12)


[Event "Petrosian - Spassky World Championship Match"] [Site "Moscow URS"] [Date "1966.05.02"] [EventDate "?"] [Round "10"] [Result "1-0"] [White "Tigran Vartanovich Petrosian"] [Black "Boris Spassky"] [ECO "E63"] [WhiteElo "?"] [BlackElo "?"] [PlyCount "59"] 1. Nf3 Nf6 2. g3 g6 3. c4 Bg7 4. Bg2 O-O 5. O-O Nc6 6. Nc3 d6 7. d4 a6 8. d5 Na5 9. Nd2 c5 10. Qc2 e5 11. b3 Ng4 12. e4 f5 13. exf5 gxf5 14. Nd1 b5 15. f3 e4 16. Bb2 exf3 17. Bxf3 Bxb2 18. Qxb2 Ne5 19. Be2 f4 20. gxf4 Bh3 21. Ne3 Bxf1 22. Rxf1 Ng6 23. Bg4 Nxf4 24. Rxf4 Rxf4 25. Be6+ Rf7 26. Ne4 Qh4 27. Nxd6 Qg5+ 28. Kh1 Ra7 29. Bxf7+ Rxf7 30. Qh8+ 1-0

jeudi 30 juillet 2020

"Champion du Monde" film Russe actuellement en tournage

Le réalisateur Russe Alexey Sidorov vient de commencer le tournage d'un film ambitieux sur le jeu d'échecs, intitulé "Champion du Monde".

Ce film est produit par des poids lourds du cinéma Russe. Parmi eux, la 1er chaine de télévision russe "Rossiya 1" et la société de production de Nikita Mikhalkov.


Le film raconte l'un des combats les plus dramatiques de l'histoire du jeu d'échecs.
Il s'agit du match de 1978 à Baguio (Philippines) entre le tenant du titre Anatoly Karpov et le dissident soviétique Viktor Kortchnoï.


Le tournage a démarré ce mois-ci et doit se terminer en mars 2021.
Les lieux de tournage sont prévus aux Philippines, en Thaïlande, en Espagne, aux Pays-Bas, ainsi qu'à Moscou et Zlatooust (ville natale de Karpov).

Viktor Kortchnoï à Baguio

Les rôles principaux sont tenus par des stars en Russie (inconnus probablement en France): Ivan Yankovsky, Constantin Khabenski, Victor Soukhoroukov...
15 acteurs étrangers sont prévus parmi les 70 engagés.

Sauf énorme surprise du réalisateur on connait déjà le vainqueur :-)

Le réalisateur a connu de grands succès dernièrement, notamment grâce au film "T-34".
Et nous pouvons espérer un grand film, ainsi qu'une sortie en France !

Une tradition du cinéma Russe (?). Une assiette avec le nom des principaux participants du film.
Elle est traditionnellement brisée sur la caméra juste après le tournage de la 1ère scène.

Notons que le réalisateur Alexey Sidorov est également le scénariste du film.
Pour l'anecdote, ce match Karpov / Kortchnoi (Baguio 1978) titille les joueurs d'échecs.
Ainsi le Grand Maître Israélien et actuel directeur de la FIDE (Fédération Internationale Des Échecs), Émile Sutovsky, a écrit lui-même un scénario à ce sujet il y a 3 ans.
Mais ce n'est pas celui-ci qui a été retenu.

mercredi 29 juillet 2020

Échec et mat junior - Janvier 2020

Pour entraîner votre cerveau cet été, voici un ancien (bon pas trop quand même) numéro d’échec et mat junior. Il s'agit du numéro de janvier 2020.
Avec toujours beaucoup d'exercices par niveau.
Je diffuserai sur le blog les anciens numéros au cours de l'été.

Vous pouvez retrouver ici les numéros mis en ligne sur ce blog.


dimanche 26 juillet 2020

Le match URSS vs Reste du monde, 1970

Par Oliver

Sur le papier, cela ne devait être qu’une simple formalité pour l’URSS et ses joueurs formés à la célèbre « école soviétique des échecs ». Mais, sur les échiquiers, tout ne se passa pas comme prévu…

La ville de Belgrade (Serbie, Yougoslavie) accueillit du 29 mars au 4 avril 1970, un match d’échecs amical opposant l’URSS au reste du monde. Les 10 meilleurs joueurs soviétiques rencontraient les 10 meilleurs joueurs des autres pays du monde, pour un match en quatre rondes (soit 4 x 10 = 40 parties).

Photo officielle du tournoi - Le match s’est déroulé au théâtre Dom Sindikata de Belgrade

L’équipe soviétique était composée de Boris Spassky, Tigran Petrossian, Viktor Korchnoi, Lev Polugaevsky, Efim Geller, Vasily Smyslov, Mark Taimanov, Mikhail Botvinnik, Mikhail Tal, Paul Keres. (Remplaçants : Leonid Stein et David Bronstein). Une « dream team » côté URSS, avec le champion du monde en titre, et quatre ex-champions du monde.

Pour le reste du monde : Bent Larsen, Bobby Fischer, Lajos Portisch, Vlastimil Hort, Svetozar Gligoric, Samuel Reshevsky, Wolfgang Uhlmann, Milan Matulovic, Miguel Najdorf, Borislav Ivkov, (Remplaçants : Fridrik Olafsson et Klaus Viktor Darga). Larsen qui était le joueur occidental le plus en forme à l’époque (Fischer n’ayant pas joué en compétition depuis 18 mois) demanda à jouer au 1er échiquier – ce que l’Américain accepta.

Boris Spassky regarde la partie en cours sur le deuxième échiquier entre Fischer et Petrossian.

Au final, l’URSS ne remporta « le match du siècle » contre le reste du monde que d’un seul point : 20,5-19,5. (Ronde #1 : 5,5-4,5 ; ronde #2 : 6-4 ; ronde #3 : 4-6 ; ronde #4 : 5-5). Deux ans plus tard, en 1972, l’Américain Bobby Fischer détrônerait Boris Spassky, le champion du monde en titre, à Reykjavik (Islande).

Bent Larsen regarde la partie en cours sur le deuxième échiquier entre Fischer et Petrossian.

Zoom sur deux parties remarquables du match URSS-Reste du monde de 1970…

Fischer – Petrosian 

2ème échiquier : Petrossian-Fischer, un ancien champion du monde face à un futur champion du monde

1ère ronde, échiquier N°2. Petrossian abandonne contre Fischer au 39ème coup. La partie (défense Caro_Kann) était déjà très compromise depuis le 15ème coup. Sur l’ensemble du match, Fischer l’emporte 2-0 contre Petrossian (+2 =0).

1ère ronde : Fischer-Petrosian (2ème échiquier). Position après 15.Ce5. La situation devient difficile pour les Noirs.
[Event "USSR vs. Rest of the World"] [Site "Belgrade SRB"] [Date "1970.03.29"] [EventDate "1970.03.29"] [Round "1.2"] [Result "1-0"] [White "Robert James Fischer"] [Black "Tigran Vartanovich Petrossian"] [ECO "B13"] [WhiteElo "?"] [BlackElo "?"] [PlyCount "77"] 1. e4 c6 2. d4 d5 3. exd5 cxd5 4. Bd3 Nc6 5. c3 Nf6 6. Bf4 Bg4 7. Qb3 Na5 8. Qa4+ Bd7 9. Qc2 e6 10. Nf3 Qb6 11. a4 Rc8 12. Nbd2 Nc6 13. Qb1 Nh5 14. Be3 h6 15. Ne5 Nf6 16. h3 Bd6 17. O-O Kf8 18. f4 Be8 19. Bf2 Qc7 20. Bh4 Ng8 21. f5 Nxe5 22. dxe5 Bxe5 23. fxe6 Bf6 24. exf7 Bxf7 25. Nf3 Bxh4 26. Nxh4 Nf6 27. Ng6+ Bxg6 28. Bxg6 Ke7 29. Qf5 Kd8 30. Rae1 Qc5+ 31. Kh1 Rf8 32. Qe5 Rc7 33. b4 Qc6 34. c4 dxc4 35. Bf5 Rff7 36. Rd1+ Rfd7 37. Bxd7 Rxd7 38. Qb8+ Ke7 39. Rde1+ 1-0

Larsen – Spassky

1er échiquier, Boris Spassky, le champion en titre, face au Danois Bent Larsen.

Lors de la ronde #2, Bent Larsen, joueur au style original joua une… Nimzo-Larsen (1.b3) contre Boris Spassky qui le punit de cette audace en 17 coups seulement. B.Larsen marqua toutefois 2,5 / 4 points au 1er échiquier (+1 =1 -1 contre B.Spassky et +1 contre le remplaçant L.Stein).

Ronde 2 : Larsen-Spassky (1er échiquier). Position après 12…h4 (les Noirs sacrifient leur cavalier en g4).

Vous pouvez également voir ici la vidéo que nous avions faite au sujet de cette partie.

[Event "USSR vs. Rest of the World"] [Site "Belgrade SRB"] [Date "1970.03.31"] [EventDate "1970.03.29"] [Round "2.1"] [Result "0-1"] [White "Bent Larsen"] [Black "Boris Spassky"] [ECO "A01"] [WhiteElo "?"] [BlackElo "?"] [PlyCount "34"] 1. b3 e5 2. Bb2 Nc6 3. c4 Nf6 4. Nf3 e4 5. Nd4 Bc5 6. Nxc6 dxc6 7. e3 Bf5 8. Qc2 Qe7 9. Be2 O-O-O 10. f4 Ng4 11. g3 h5 12. h3 h4 13. hxg4 hxg3 14. Rg1 Rh1 15. Rxh1 g2 16. Rf1 Qh4+ 17. Kd1 gxf1=Q+ 0-1

Grille des résultats

Grille détaillée du match URSS 20,5-19,5 Reste du monde. A noter : une seule victoire soviétique sur les 16 parties jouées aux quatre premiers échiquiers. (Source : chess.com).

Pour en savoir plus
Sites avec l’ensemble des parties et résultats (en anglais) :
- http://www.olimpbase.org/1970g/1970in.html
- https://www.chessgames.com/perl/chess.pl?page=1&tid=79449


Le livre de Tigran Petrosian et d’Aleksandar Matanović sur l’événement.


Cette année, à l'occasion du cinquantenaire de ce match historique, réédition du livre de Tigran Petrosian et d’Aleksandar Matanović sur l’événement, éditions L’informateur d’échecs

jeudi 23 juillet 2020

Échecs & Humour - Le paradis des joueurs d’échecs

Par Oliver

Un maître d’échecs décède. Quelques jours plus tard, l’un de ses amis entend une voix, c’était lui !
- « Comment c’est, là où tu es maintenant ? », lui demanda-t-il
- « Que veux-tu entendre en premier, la bonne ou la mauvaise nouvelle ? »
- « Dis-moi la bonne nouvelle d’abord ».
- « Eh bien, c’est vraiment le paradis ici. Il y a des tournois et des matchs de blitz en permanence. Et Morphy, Alekhine, Lasker, Tal, Capablanca, Botvinnik, Fischer,... ils sont tous ici, et tu peux jouer contre eux ».
- « Génial ! » répondit l’ami. « Et quelle est la mauvaise nouvelle ? »
- Tu as les Noirs contre Fischer, samedi ».

Bobby Fischer


Robert James ("Bobby") Fischer (1943-2008). Devint le 11ème champion du monde à Reykjavik (Islande) en remportant le match de championnat du monde Fischer-Spassky (1972).

Un chef d’œuvre de Bobby Fischer 


D.Byrne 0-1 R.Fischer, NY USA, 1956 : position après 17…Fe6 !! 

Fischer sacrifie sa dame pour obtenir une très forte attaque avec ses pièces mineures. Refuser ce sacrifice n’est pas évident. Fxe6 mène à un « mat de Philidor » (à l’étouffée) avec …Db5+ 19.Rg1 Ce2+ 20.Rf1 Cg3+ 21.Rg1 Df1+ 22.Rxf1 Ce2# . 

B.Fischer n’avait que 13 ans, quand il a remporté cette partie (qui a été qualifiée de « partie du siècle »).

Position finale de la partie Byrne / Fischer.

[Event "Third Rosenwald Trophy"] [Site "New York, NY USA"] [Date "1956.10.17"] [Round "8"] [White "Donald Byrne"] [Black "Robert James Fischer"] [Result "0-1"] [ECO "D92"] [PlyCount "82"] [EventDate "1956.10.07"] 1. Nf3 Nf6 2. c4 g6 3. Nc3 Bg7 4. d4 O-O 5. Bf4 d5 6. Qb3 dxc4 7. Qxc4 c6 8. e4 Nbd7 9. Rd1 Nb6 10. Qc5 Bg4 11. Bg5 (11. Be2 {Suivi de 12.0-0 aurait été plus prudent. Le coup de fou qui a été joué permet à Fischer un soudain crescendo de pointes tactiques - Wade}) 11... Na4 {!} 12. Qa3 ({Sur} 12. Nxa4 Nxe4 {et les Blancs font face à des difficultés considérables}) 12... Nxc3 {A première vue, on pourrait penser que ce coup aide simplement les Blancs à créer un fort centre de pions ; cependant, le plan de Fischer et tout à fait l'opposé. En éliminant le Cavalier en c3, il devient possible de sacrifier la qualité par Nxe4 et fracasser le centre des Blancs, tandis que le Roi restera prisonnier de sa position centrale.} 13. bxc3 Nxe4 {La continuation naturelle du plan des Noirs.} 14. Bxe7 Qb6 15. Bc4 Nxc3 16. Bc5 Rfe8+ 17. Kf1 Be6 $3 {Si c'est la partie du sièle, alors 17. ...Be6 !! peut être considéré comme le contre du siècle. Fischer offre sa Dame en échange d'une féroce attaque avec ses pièces mineures.} 18. Bxb6 ({Décliner cette offre n'est pas simple.} 18. Bxe6 {mène à un mat à l'étouffée après} Qb5+ 19. Kg1 Ne2+ 20. Kf1 Ng3+ 21. Kg1 Qf1+ 22. Rxf1 Ne2#) ({Les autres façons de décliner la Dame mènent également à des difficultés, par exemple :} 18. Qxc3 Qxc5) 18... Bxc4+ 19. Kg1 Ne2+ 20. Kf1 Nxd4+ {Ce schéma tactique, quand un Roi est harcelé de façon répétitive par des échecs, est appelé un moulinet.} 21. Kg1 Ne2+ 22. Kf1 Nc3+ 23. Kg1 axb6 24. Qb4 Ra4 25. Qxb6 Nxd1 26. h3 Rxa2 27. Kh2 Nxf2 28. Re1 Rxe1 29. Qd8+ Bf8 30. Nxe1 Bd5 31. Nf3 Ne4 32. Qb8 b5 {Chaque pièces et pions du camp des Noirs est défendus. La Dame Blanche n'a rien à se mettre sous la dent.} 33. h4 h5 34. Ne5 Kg7 35. Kg1 Bc5+ 36. Kf1 Ng3+ {Maintenant Byrne est inexorablement pris dans les mailles du filet de Fischer. Le mat est imparable.} 37. Ke1 Bb4+ 38. Kd1 Bb3+ 39. Kc1 Ne2+ 40. Kb1 Nc3+ 41. Kc1 Rc2# 0-1

mardi 21 juillet 2020

Combinaisons et pièges dans les débuts

Un conseil de lecture (difficulté moyenne) pour progresser, par Oliver 

« Chaque joueur d’échecs, du grand-maître au simple amateur, éprouve un plaisir sans pareil quand il réussit à exécuter une belle combinaison ou à piéger son adversaire ».

La version française du livre, traduction par le regretté Sylvain Zinser.

Avec « Combinaisons et pièges dans les débuts », le maître soviétique Boris Vainstein propose un ouvrage accessible dans lequel il présente les chausse-trappes les plus caractéristiques.

Un roi en fuite sur un terrain miné (illustration extraite de la version russe)

Ces combinaisons et pièges sont présentées dans une forme dialoguée avec de brèves historiettes, fruit des échanges entre l’auteur et des joueurs amateurs lors de la rédaction du livre.

Комбинации и ловушки в дебюте  (le titre en russe).

Serge a pris un pion empoisonné… et gagné (version russe). 

Voici donc quelques diagrammes extraits de ce petit opuscule…

Défense Caro-Kann



Une variante de la défense Caro-Kann dissimule un piège qui s’achève par un mat au 6ème coup.
Kérès 1-0 Arlamowski, 1950
1. e4 c6 2. Cc3 d5 3. Cf3 dxe4 4. Cxe4 Cf6 5. De2 Cbd7 6. Cd6#

Gambit dame accepté 


Dans le gambit Dame, la prise du pion c4 est possible, mais essayer de le conserver se révèle être une faute.
1. d4 d5 2. c4 dxc4 3. e3 b5 4. a4 c6 5. axb5 cxb5 6. Df3

Mat à la Dame


Gibaud 0-1 F.Lazard, analyse, 1924
1. d4 Cf6 2. Cd2 e5 3. dxe5 Cg4 4. h3 Ce3 (0-1 : la dame est « matée », et si le pion prend le cavalier, le Roi sera maté après 5…Dh4+)

Cavalier cloué


Les Blancs peuvent-ils prendre deux fois en d5 et gagner un pion, comme les Noirs les y invitent après 4…Cbd7 ? L’opération risque de se solder par la perte d’une pièce.
1. d4 d5 2. c4 e6 3. Cc3 Cf6 4. Fg5 Cbd7 5. cxd5 exd5 6. Cxd5 Cxd5 7. Fxd8 Fb4+ 8. Dd2 Fxd2+ 9. Rxd2 Rxd8


A propos de l’auteur

Boris Samoilovich Vainshtein (Борис Самойлович Вайнштейн), né en 1907 à Odessa et décédé en 1993 à Moscou, est l’auteur de plusieurs ouvrages. Il aida aussi David Bronstein à rédiger son livre sur le tournoi des candidats de 1953 (Zurich International Chess Tournament, 1953).

Son pseudonyme était « Ферзьбери » (Ferz-béri – Prends la dame !) – surnom hérité des parties qu’il concluait en gagnant la dame, contraignant ainsi son adversaire à l’abandon.

Le traducteur, Sylvain Zinser (1936-2013), fut membre de l’équipe de France d’échecs (Olympiade d’échecs de 1966, La Havane, Cuba), et le rédacteur en chef de la revue Europe Echecs.

* Combinaisons et pièges dans les débuts, Boris Vainstein, Payot, 1980, 159 p. (traduit du russe par Sylvain Zinser)


[Event "?"] [Site "?"] [Date "1950.??.??"] [Round "?"] [White "Keres"] [Black "Arlamowski"] [Result "1-0"] [ECO "B11"] [Annotator "Leconte"] [PlyCount "11"] [SourceDate "2020.07.21"] {Une variante de la défense Caro-Kann dissimule un piège qui s'achève par un mat au 6ème coup.} 1. e4 c6 2. Nc3 d5 3. Nf3 dxe4 4. Nxe4 Nf6 5. Qe2 Nbd7 6. Nd6# 1-0 [Event "?"] [Site "?"] [Date "????.??.??"] [Round "?"] [White "Gambit dame accepté"] [Black "?"] [Result "1-0"] [ECO "D20"] [Annotator "Leconte"] [PlyCount "12"] {Dans le gambit Dame, la prise du pion c4 est possible, mais essayer de le conserver se révèle être une faute.} 1. d4 d5 2. c4 dxc4 3. e3 b5 4. a4 c6 5. axb5 cxb5 6. Qf3 1-0 [Event "Analyse"] [Site "?"] [Date "1924.??.??"] [Round "?"] [White "Gibaud"] [Black "Lazard"] [Result "0-1"] [ECO "A45"] [Annotator "Leconte"] [PlyCount "8"] 1. d4 Nf6 2. Nd2 e5 3. dxe5 Ng4 4. h3 Ne3 {la dame est << matée >>, et si le pion prend le cavalier, le Roi sera maté après 5...Dh4+} 0-1 [Event "?"] [Site "?"] [Date "????.??.??"] [Round "?"] [White "Gambit Dame"] [Black "?"] [Result "0-1"] [ECO "D35"] [Annotator "Leconte"] [PlyCount "18"] 1. d4 d5 2. c4 e6 3. Nc3 Nf6 4. Bg5 Nbd7 {Les Blancs peuvent-ils prendre deux fois en d5 et gagner un pion, comme les Noirs les y invitent après 4. ...Cbd7 ? } 5. cxd5 exd5 6. Nxd5 {L'opération risque de se solder par la perte d'une pièce.} Nxd5 7. Bxd8 Bb4+ 8. Qd2 Bxd2+ 9. Kxd2 Kxd8 0-1

lundi 20 juillet 2020

20 juillet - journée mondiale du jeu d'échecs

Le 20 juillet 1924 était créée la Fédération Internationale Des Échecs (FIDE) à Paris.
Et aujourd'hui 20 juillet, c'est la journée internationale du jeu d'échecs.


Ecoutez l'entrevue de Bachar Kouatly, Président de la Fédération Française des Échecs, ce matin sur Europe 1. 



samedi 18 juillet 2020

Un fanion du match Karpov-Korchnoi 1974

Par Oliver

Voici un modeste mais chatoyant souvenir de la grande histoire des championnats du monde d’échecs – un fanion du match Karpov / Korchnoi, joué à Moscou en 1974. Il y est inscrit :
« Москва.74 - Финальный матч претендентов на первенство мира - Карпов-Корчной »
(Traduction. : Moscou ’74 – Finale des candidats au championnat du monde).

Un fanion dans le style esthétique des affiches soviétiques des années 70.

Cette finale des candidats au titre mondial, disputée entre deux joueurs soviétiques (à l’époque du match), devait désigner celui qui rencontrerait, l’année suivante, l’Américain Bobby Fischer. Celui qui était devenu le 11ème champion du monde d’échecs, en 1972 à Reykjavik, en battant le Soviétique Boris Spassky, tenant du titre, lors du « match du siècle ». (NDLR. – le terme « match du siècle » fut également employé pour désigner le match URSS vs Reste du monde, Belgrade, 1970 – remporté de justesse par les soviétiques 20,5-19,5).

Reprendre aux USA le titre de champion du monde d’échecs étant un objectif stratégique pour l’URSS en cette période de guerre froide et de rivalité entre les deux superpuissances : sur terre, dans l’espace, et sur les 64 cases de l’échiquier.

Pour parvenir à cette finale des candidats, les deux protagonistes avaient chacun de leur côté battu un ancien champion du monde lors de leur match précédent. Anatoly Karpov avait remporté (+4 -1 =6) la demi-finale Karpov-Spassky (Moscou, 1974), tandis que Viktor Korchnoi avait remporté (+3 -1 =1) la demi-finale Korchnoi-Petrosian (Odessa, 1974). (NDLR. - Boris Spassky, 10ème champion du monde, 1969-1972. Tigran Petrosian, 9ème champion du monde, 1963-1969).

Tirage au sort des couleurs : Albéric O'Kelly de Galway (arbitre).

Anatoly Karpov (né en 1951 à Zlatoust dans l’Oural, 23 ans à l’époque) avait 20 ans de moins que « Viktor le Terrible » (1931-2016), un survivant du siège de Leningrad (sept.1941 - janv.1944). (NDLR. – La ville de Leningrad a été renommée Saint-Pétersbourg en 1991 – c’est un des haut-lieux de l’histoire des échecs en Russie. Mikhaïl Tchigorine, 1850-1908, fondateur de l’école russe des échecs est né dans les environs. Boris Spassky est aussi né à Leningrad, en 1937).

Le match fut joué en 24 parties (Korchnoi ayant les Blancs lors de la 1ère partie, puis lors des parties impaires suivantes, et Karpov ayant les Blancs lors de la 2ème partie, puis lors des parties paires suivantes). Le match fut arbitré par Albéric O'Kelly de Galway (Belgique).

Photo officielle du match (V. Velikhamzhin / TASS)

Après la 17ème partie, Karpov menait 3-0 (avec 14 parties nulles) et on semblait se diriger vers un match à sens unique. Mais Korchnoi remporta les 19e et 21e parties. Le match était relancé. Au final, Karpov l’emporta de justesse 12,5-11,5 (+3 -2 =19).

A.Karpov se dégourdit les jambes pendant que V.Korchnoi réfléchit. 

Fischer refusant de défendre son titre en 1975, le match Karpov-Korchnoi ’74 devint -de facto- un championnat du monde, et Anatoly Karpov fut sacré 12e champion du monde. L’URSS et sa très réputée « école soviétique des échecs » réaffirmant ainsi leur nette suprématie mondiale.

« Puis-je roquer ? »

Position après le 17ème coup des Noirs (17… Fxd5)

Lors de la 21ème partie du match, Korchnoi remporta une victoire écrasante avec les Blancs contre Karpov, en 19 coups seulement. (NDLR. - Une partie de moins de 20 coups est appelée « partie miniature »).

Avant de jouer son 18ème coup, Korchnoi a demandé à l’arbitre s’il avait le droit de roquer. L’arbitre lui confirma qu’il en avait bien le droit, et c’est ce qu’il fit (18. O-O). Karpov joua ensuite 18… Fxc4, puis abandonna après le 19e coup des Blancs (19. f4 1-0).


[Event "Candidates final"] [Site "Moscow"] [Date "1974.??.??"] [Round "21"] [White "Kortschnoj, Viktor Lvovich"] [Black "Karpov, Anatoly"] [Result "1-0"] [ECO "E17"] [WhiteElo "2670"] [BlackElo "2700"] [PlyCount "37"] [EventDate "1974.09.16"] [EventType "match"] [EventRounds "24"] [EventCountry "URS"] [Source "ChessBase"] [SourceDate "1999.07.01"] 1. d4 Nf6 2. Nf3 e6 3. g3 b6 4. Bg2 Bb7 5. c4 Be7 6. Nc3 O-O 7. Qc2 c5 8. d5 exd5 9. Ng5 Nc6 10. Nxd5 g6 11. Qd2 Nxd5 12. Bxd5 Rb8 13. Nxh7 Re8 14. Qh6 Ne5 15. Ng5 Bxg5 16. Bxg5 Qxg5 17. Qxg5 Bxd5 18. O-O Bxc4 19. f4 1-0

Question d’arbitrage

La célèbre 21ème partie miniature du match Karpov-Korchnoi ’74 (et la question posée par V.Korchnoi à l’arbitre) a inspiré la Direction nationale de l’arbitrage (DNA) lors d’une récente session d’examens pour les futurs arbitres de la FFE.

Question N°1 de l’examen UVR de déc. 2019 (DNA-FFE) 

On retrouve en effet la même position obtenue après le 17e coup des Noirs – 17…Fxd5) dans la question UVR N°1, de la session de déc. 2019. (Bien entendu, le petit roque est tout à fait permis pour les Blancs dans cette position…).

* Annales des examens, déc. 2019 (DNA-FFE)

Oliver Sheppard, arbitre fédéral club (AFC)

mardi 14 juillet 2020

14 juillet - Bastille chess, une variante du jeu d'échecs inspirée par 1789

Par Oliver

A l'occasion du 14 juillet (Bastille Day pour les anglophones), zoom sur une variante des échecs inspirée par la prise de la Bastille...


"Bastille chess" est une variante du jeu d'échecs créée par Paul De Witte pour les membres du club d'échecs de l'Ecole Notre-Dame de Kitchener (Ontario, Canada).

Le jeu utilise un échiquier standard de 64 cases (8x8). Les pièces sont placées sur leurs cases habituelles. Les règles habituelles du jeu sont utilisées. Les pièces se déplacent de la façon habituelle. Toutefois, aucune pièce n'est royale.

Le "Palais" ici indiqué en vert

Un joueur gagne en étant le premier à expulser son adversaire de son palais de quatre cases (Blancs : d1-d2-e1-e2 ; Noirs : d8-d7-e8-e7).

Si les Noirs sont les premiers à n'avoir aucune pièce occupant la zone d8-e8-d7-e7, alors les Blancs gagnent.
Si les Blancs sont les premiers à n'avoir aucune pièce dans la zone d1-e1-d2-e2, alors les Noirs gagnent.

La partie continue, même si l'un des rois, voire les deux rois ont été capturés. Le roque est permis.
Les pions peuvent être promus sur la 8ème rangée. La prise en passant est autorisée.

samedi 11 juillet 2020

Matthieu, champion de France d'échecs en ligne dans la catégorie U18

En ce moment se jouent des tournois en ligne organisés par la Fédération Française des Échecs et intitulés championnat de France des jeunes en ligne.



Avec 8 points sur 9, Matthieu Hingouët vient de remporter aujourd'hui le tournoi dans la catégorie cadet (U18).
Félicitations à Matthieu pour ce titre !
Merci pour sa fidélité à notre association (Matthieu est au Cavalier de la Tourelle depuis 7 ans) !


Lors de l'entrevue après le tournoi.


Matthieu était seul en tête avec 7 points sur 7, mais il trébuche lors de la 8ème ronde.
Du coup la victoire était indispensable pour la 9ème et dernière partie.
Et Matthieu remporte une belle victoire positionnelle ainsi que le titre !


Matthieu à la fin du tournoi dans sa salle de jeu :-)
Merci à Claudie pour la photo !

jeudi 9 juillet 2020

Commençons par la fin ! Quelques conseils de lecture sur les finales

Pour les joueurs expérimentés
Par Jean-François

L'étude des finales rebute, effraie ou ennuie parfois les joueurs, jeunes comme moins jeunes, qui préfèrent souvent mémoriser des ouvertures ou faire des exercices tactiques. Toutefois à partir d'un certain niveau, les parties arrivent très fréquemment en finale et un minimum de connaissances théoriques est nécessaire pour les jouer correctement. 

Une bonne connaissance de la théorie des finales sert de guide en pré-finale, et permet de décider si certaines simplifications sont favorables ou pas. L'effort à fournir pour apprendre la théorie des finales est très vite récompensé, et il n'est jamais vain. Les verdicts sont définitifs: il y a juste à apprendre, une bonne fois pour toutes. 

Aucune "nouveauté" ne remettra en cause des leçons bien apprises, aucune "mode" ne changera la justesse d'une manœuvre. Ainsi, il n'est pas besoin d'avoir des dizaines de livres sur le sujet. Faisant souvent des animations sur les finales à Saint-Mandé, j'estime que deux livres suffisent, et je vous les recommande très fortement:
 

- 100 Endgames You Must Know  - Jesus de la Villa
en français " Les 100 finales qu'il faut connaître"

Le titre est clair: l'auteur a choisi 100 finales "théoriques" (avec très peu de pions et en général une pièce au maximum dans chaque camp) dont la fréquence pratique est importante, et qui peuvent être jouées parfaitement par quiconque fait l'effort de bien apprendre ses leçons. 

Pour cela, l'auteur fait montre d'un remarquable sens de la pédagogie: il explique le comment et le pourquoi des manoeuvres à effectuer, et s'il existe plusieurs chemins pour gagner (ou faire nulle) il ne détaille en général que celui qui est le plus facile à comprendre et donc à mémoriser, éliminant au maximum tout risque de "s'embrouiller" entre différentes méthodes.  

A la fin des analyses, il extrait des règles, qui sont d'autant plus faciles à retenir qu'elles coulent de source après avoir passé un peu de temps sur les positions étudiées. Afin de vérifier que les méthodes sont assimilées, l'auteur propose régulièrement des exercices et des tests.
 
Même certaines finales un peu complexes (ou subtiles) sont suffisamment bien expliquées pour qu'un amateur puisse les maîtriser. Ainsi, chacune des 100 finales fait l'objet d'une sorte de fiche, qui facilite les révisions. Un livre à lire et à réviser régulièrement pour acquérir et maintenir une bonne maîtrise de la théorie des finales. 
  


Un livre d'approfondissement est nécessaire pour compléter "Les 100 finales qu'il faut connaître", notamment afin de décliner de façon un peu plus systématique les situations théoriques et d'améliorer son jeu en finale par l'analyse de positions issues de parties réelles ou d'études.

Je vous suggère au choix: Alain Villeneuve "Les finales" (2 tomes, le tome 1 sur les finales de pions et les finales de tours, le second sur le reste, édition 1998) ou Dvoretsky's endgame manual (4th Edition) si vous êtes un minimum anglophone.

Si vous hésitez entre les deux, de mon point de vue l'ouvrage de Villeneuve est plus à destination des puristes, il est très dense, très technique et très détaillé, avec de nombreuses études et exercices dont la résolution est assez complexe. 

Le manuel de Dvoretsky est plus tourné vers l'intérêt pratique (ce qu'il revendique d'ailleurs), n'entrant pas de façon systématique dans certains détails mais privilégiant les exemples issus de parties - en montrant aussi des erreurs typiques dans une rubrique "tragicomédies" - .  

Cet ouvrage permet deux niveaux de lecture avec en bleu les points clés et les leçons à retenir, et en noir les exemples ou compléments pour illustrer. Il me semble ainsi globalement plus abordable que le Villeneuve pour un amateur qui veut apprendre à bien jouer les finales sans pour autant chercher à devenir un brillant théoricien, et je le trouve assez réussi sur le plan pédagogique avec un bon équilibre entre éléments théoriques, exemples et exercices, et surtout un volume raisonnable pour chaque thème. 
 
Outre ces deux livres indispensables pour ne pas mourir idiot, vous pouvez aussi avoir envie d'aborder le sujet de façon moins théorique et d'améliorer vos compétences tactiques et stratégiques en finale. 
A nouveau, je me contenterai de vous conseiller deux livres, en anglais seulement désolé, mais il va falloir vous rendre à l'évidence: si pour la littérature échiquéenne vous vous contentez de ce qui est écrit en français, vous manquerez l'essentiel.


- Pour la tactique, je vous suggère le savoureux Van Perlo's Endgame Tactics. 

1375 (!) positions dans l'édition que j'ai (2014), issues de parties, avec des pièges, des gaffes et des coups fourrés à gogo, fun revendiqué, ce qui est inattendu pour un livre sur les finales. Quel que soit le temps dont on  dispose, il est toujours possible de prendre ce livre en mains et d'ouvrir une page au hasard...Mais attention il est dur de le lâcher, tant on a envie de le lire d'une traite, ce qui n'est pas franchement raisonnable. Relativement peu d'exercices, mais ce n'est pas bien grave.



- Pour la stratégie, je vous conseille le très original et très bien conçu "Monster Your Endgame Planning" d'Efstratios Grivas. 

J'ai le tome 1 (il existe aussi un tome 2). Le livre est composé d'une série d'exercices : l'auteur a sélectionné (avec soin) 78 positions issues de parties et regroupées par paquets de 6 au sein d'un thème, et pour chacune vous propose le choix entre 3 plans (on croirait l'ornithorynque des échecs !), sachant qu'il y en a un seul de correct, ou en tout cas nettement meilleur que les autres (ce que confirme l'ordi, j'ai vérifié). 

Pas facile (surtout que parfois des GMs n'ont pas choisi le meilleur dans leur partie !) et très formateur. 
Le découpage par paquets de 6 est une vraie réussite, ainsi que la présentation où chaque exercice tient sur une page. Si vous achetez ce livre, je vous conseille de vous dégager du temps pour traiter un paquet en une séance, et de réfléchir le temps qu'il faut sur chaque position. 
 


Et si vous avez eu la patience de me lire jusque là et que vous n'êtes toujours pas repus, vous allez me dire que les finales c'est bien joli, mais encore faudrait-il savoir aussi jouer le stade un peu avant, celui des pré-finales.  

Si vous êtes motivé, je peux vous suggérer le livre "En finale" de Glenn Flear (traduit en français par Christian Bauer), 2 tomes, avec des analyses de positions caractérisées par le fait qu'au moins un camp a deux pièces (et aussi en général avec beaucoup de pions dans chaque camp). 

Attention, pas d'exercices, juste des analyses et pas de démarche pédagogique évidente, sauf celle de rassembler des positions par similarité. A réserver donc aux joueurs déjà un peu expérimentés.
 
Evidemment ces suggestions n'engagent que moi, mais au moins je conseille des livres que j'ai -au moins en partie- lus, et souvent utilisés dans mes animations.
 
Bonnes vacances !