samedi 31 octobre 2020

Les cent fins de parties de Philippe Stamma (1737)

Par Oliver

« Essai sur le jeu des échecs, où l’on donne quelques règles pour le bien jouer, & remporter l’avantage par des Coups fins & subtils, que l’on peut appeler les Secrets de ce Jeu ». 

Les cent fins de partie de Philippe Stamma, publié pour la première fois en 1737, à Paris, fait partie des classiques de la littérature échiquéenne à posséder dans sa bibliothèque.

Les cent fins de parties de Philippe Stamma : un « best-seller » échiquéen dès sa parution en 1737, modernisé par Pascal Golay (2015) Ed. BoD,

 Le livre de Philippe Stamma dans son édition de 1777

Des problèmes, plutôt que des parties : ce livre est particulièrement novateur par une approche de combinaisons à trouver dans des positions types (NDLR. - au lieu de parties inventées et commentées, comme les publications de Gioachino Greco, Le Calabrais). Il s’agit de situations « remarquables » rencontrées dans des parties – au lecteur de chercher la meilleure suite de coups…  


N°5 – Les Blancs au trait.

Solution :  1.Th5 Txh5 2.Ta6+ Re5 3.Ta5+ Rf4 4.Txh5 et gagnent (par enfilade)

Stamma est aussi le premier auteur échiquéen à proposer une notation algébrique, avec un système (alphanumérique) de coordonnées cartésiennes. (NB : la notation descriptive des coups est une notation subjective aux joueurs : un coup se note différemment selon qu’il soit joué par les Blancs ou les Noirs. Ce système est resté dominant dans les pays anglosaxons jusqu’aux années 1970).

N°15 – Les Blancs au trait. 

Solution : 1.Rc4 a2 2.Rb3 a1=C+ 3.Rc3 Cc2 4.Te2 Ca3 (4…Ca1 5.Tf2 gagne) 5.Rb3 et les Blancs gagnent. 

Une biographie succincte de Ph. Stamma a été publiée en 1837 dans Le Palamède (revue d’échecs dont le rédacteur en chef était La Bourdonnais, célèbre joueur du Café de la Régence à Paris).
Philippe Stamma est né en 1705 à Alep (Syrie) et est décédé en 1755 à Londres (Royaume-Uni). Devenu un fort joueur dans son pays natal (la Syrie comptait de nombreux joueurs de talent, à l’époque), il a souhaité se mesurer avec les joueurs d’Europe : Italie, Angleterre, France.
« La manière la plus sûre et la plus prudente de jouer est donc de pousser vos pions avant vos pièces »,
Philippe Stamma.

Philidor s’est certainement inspiré de Stamma pour rédiger sa célèbre « Analyse des échecs », publiée douze ans plus tard, en 1749. (Les deux joueurs ont joué un match à Londres, remporté par Philidor).

Règle du pat gagnant

Une curiosité historique dans cet ouvrage, concernant les règles du jeu : à l’époque de la publication du livre en France (1737), la règle concernant le pat est que le camp qui se retrouve en situation de pat (et non celui qui assène le pat) gagne la partie. (Victoire, défaite, ou partie nulle : la règle du pat ne sera harmonisée en Europe qu’au 19ème siècle).


N° 36 – Les Blancs au trait. (Problème qui utilise la règle du pat gagnant). 

Solution : 1.Tb8+ Cxb8 2.a7 et les Blancs gagnent grâce à la règle du Pat 1-0. 
Si le Cavalier noir bouge, les Blancs sont pat : un gain pour le camp en position de pat, selon les règles en vigueur en 1737. Sur tout autre coup des Noirs, les Blancs joueront 3.axb8=D#.

* Les cent fins de parties de Philippe Stamma, modernisé par Pascal Golay, Ed. BoD, 2015

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